Message du rédacteur, octobre 2021
J’ai gardé mes doigts croisés toute l’année dans l’espoir de l’éviter, mais c’est finalement décidé : la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) va procéder à une inspection virtuelle de mon lieu de travail, le Réseau universitaire de santé. J’ai vraiment espéré que la pandémie s’atténuerait afin que les inspecteurs puissent se rendre à Toronto pour notre prochaine inspection. Hélas, ce n’est pas le cas.
Je vais commencer par dire que l’inspection n’a pas encore eu lieu, alors ce sera peut-être mieux que ce à quoi je m’attends. Je sais également que nous sommes un des plus grands centres anticancéreux du Canada, donc la liste de photos et de vidéos demandées par la CCSN est probablement plus terrifiante que pour plusieurs autres endroits. Au moins, ce n’est qu’une inspection de type II – je ne peux imaginer à quoi ressemblerait cette liste s’il s’agissait d’un audit complet de type I.
Au cours de la dernière année, nous avons publié quelques articles dans le Bulletin du point de vue des titulaires de permis sur les inspections visuelles. Le consensus semble être qu’il y a beaucoup de travail préparatoire à faire, mais qu’en général le processus fonctionne. Cependant, je pense qu’il y a toujours une grande différence entre un processus qui fonctionne et un processus qui fournit des résultats équivalents à une inspection en personne.
J’ai regardé des photos, des vidéos et des plans de mon installation et je trouve cela très difficile de me situer en utilisant seulement ceux-ci et ce sont des endroits où je suis allé à plusieurs reprises. Même lorsque je regarde une vidéo que j’ai enregistrée moi-même, il me faut un moment pour réaliser où je suis et ce que je vois. Jusqu’à ce que nous ayons une technologie de réalité virtuelle décente, rien ne peut remplacer le fait d’être physiquement sur place. En tant qu’ancien inspecteur de la CCSN, je ne peux compter le nombre de fois où j’ai réellement réalisé ce que représentaient des croquis ou photos et les processus associés qu’après avoir vu les installations en personne.
Nos articles précédents dans le Bulletin ont identifié les inspections plus ciblées comme un avantage au processus virtuel. Je suis certain que c’est vrai, mais je ne veux pas vraiment que l’inspection soit plus ciblée. Les titulaires de permis ont déjà très peu de temps en face à face avec le personnel de la CCSN; même lors des congrès, il y a une concurrence pour le temps de chacun (professionnel et social).
J’aime avoir des discussions hors sujet avec le personnel de la CCSN, qu’il s’agisse de poser des questions qui ne semblent jamais suffisamment importantes pour être envoyées par courriel, de parler des changements réglementaires ou simplement de demander des conseils généraux. Ces conversations sont importantes. En fait, ces conversations de corridor (ou à la « machine à café ») dans le milieu de travail sont exactement ce qui manque le plus au personnel (employeurs et employés) qui travaille à distance.
Finalement, il est difficile d’être persuadé qu’une inspection virtuelle puisse réellement évaluer un programme de sûreté de la même manière qu’une inspection sur le site. Nos groupes de sûreté au sein du Réseau universitaire de santé (incluant la radioprotection) ont principalement travaillé à distance durant la pandémie, mais nous nous sommes assurés de toujours avoir au moins une personne sur le site afin de répondre aux incidents ou aux requêtes générales. Cela aurait été difficile à accomplir virtuellement avec le même effet.
Le Réseau universitaire de santé a décrété que tout le personnel et les visiteurs devaient être vaccinés et il n’y a aucune demi-mesure comme des tests de dépistage réguliers – si vous n’êtes pas vaccinés, vous serez au chômage.
Certains inspecteurs de la CCSN, en raison des exigences professionnelles, ont pu prendre leurs rendez-vous pour la vaccination plus tôt. De plus, la plupart des provinces ont adopté (ou le feront sous peu) un système de passeport vaccinal pour plusieurs activités non essentielles, comme aller au cinéma. Par ces politiques, le gouvernement dit aux personnes qu’elles peuvent aller au cinéma si elles sont vaccinées, mais si ces personnes travaillent à la CCSN (ou d’autres agences, j’en suis certain), elles ne peuvent effectuer une inspection de sûreté en personne. « Le cinéma avant la sûreté » n’est pas une phrase que je m’attendais à écrire.
Pour ma part, j’ai très hâte de revoir les inspecteurs en personne.
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